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Paroles d'experts

Parole d'enseignant

 

Jour après jour, nous vivons en classe des petites poses d’attention.

A mon initiative au départ.

Puis sur réclamation des élèves …

Pas question que tu oublies maîtresse, aujourd’hui on n’a pas encore fait notre minute de repos

Et pourtant, la minute n’en est plus une. C’est parfois, une, deux, jusqu’à six minutes. Ils le savent mais comme c’est le nom qu’on lui a donne à notre petit temps de Pleine Conscience quotidien, c’est ainsi que les enfants le nomment.

Hier, c’est Gauthier qui a réclamé "la minute de repos". Avant-hier, c’était Adam.

La trotteuse de la classe active les enfants à la pose et les cymbales tibétaines donnent le départ ... Et le son dure dans un silence soudain. Les enfants l’ont intégré, c’est en eux. Car quand je manie les cymbales, juste pour les déplacer, pas forcément pour introduire « la minute de repos », les enfants se préparent … C’est drôle …

Aujourd'hui, nous avons "posé" six minutes. Ça a fait du bien.

cimballeKévin, un de mes élèves parmi les plus excités m'a demandé ... Maîtresse tu l'as acheté où ton instrument (les cymbales) ? ... Parce que ma maman voudrait acheter le même pour que je fasse pareil à la maison ...

J'ai adoré …. 

Théo m’a aussi dit, ce jour: j’aime bien ce temps de pause maîtresse parce que ma tête se sent mieux après.

Enfin, deux élèves (qui ont un statut particulier puisqu’elles sont gymnastes en sport-études) m'ont dit dernièrement : maîtresse c'est dimanche la compétition, on a peur.

Je leur ai répondu : «  Utilisez les exercices qu'on fait en classe pour bien vous concentrer, pour bien vous détendre ". Elles m'ont répondu : justement c'est ce qu'on fait dans les vestiaires, toutes les deux ensemble ... On n’a juste pas la clochette. Je les ai félicitées :" vous êtes formidables les filles, continuez, tous les jours jusqu'à dimanche et surtout visualisez vous dans la réussite ... Pas de chute, pas de douleurs ... Juste du beau !"

Et pour l’anecdote, figurez-vous qu’elles sont toutes les deux montées sur le podium (médaille d’or et de bronze). Youpi !

Depuis, elles utilisent la pleine conscience dans leurs entraînements sportifs … Une nouvelle compétition est prévue ce week-end, croisons les doigts ! 

Laurence Oget

Paroles de scientifique

Que dire, que faire, comment être avec nos enfants ou nos élèves ?

Strasbourg a été frappé par la violence d’une personne. En pleine rue. Pendant le marché de noël

En tant que parent, enseignant, que pouvons-nous dire à nos enfants, nos élèves ?

Tout d’abord, il est essentiel de proposer un cadre sécurisant : en tant qu’adulte, c’est pouvoir se comprendre soi, accueillir ses émotions, les nommer et respirer. S’ancrer soi-même dans ce cadre sécurisant pour y accueillir l’enfant. Rappeler à l’enfant qu’il est en sécurité dans cet endroit (maison, école).

  1. Relater les faits:

« Un homme a tué et blessé plusieurs personnes. Beaucoup d’autres personnes ont vu cela et ont eu très peur, se sont enfuies et sont allées se réfugier dans les restaurants et les bars. Lorsqu’il n’y a plus eu de danger, la police a permis que chacun puisse retourner chez soi. Ce qu’a fait cet homme est très grave, il a été rattrapé et ne pourra plus nuire à personne. Personne n’a le droit de tuer ».

  1. La minute de silence : l’empathie aux victimes

Il est important de se prendre le temps d’un peu de silence en pensant aux victimes, à leurs familles et aux proches et à tous ceux qui ont eu très peur.

  1. Le temps de l’échange : le partage des émotions

Et maintenant, prenons le temps d’échanger pour ceux qui le souhaitent, de dire ce que nous ressentons au sujet de tout cela.    

Permettre dans ce lieu sécurisant, dans cette disponibilité d’écoute sans jugement de laisser chaque enfant qui le souhaite s’exprimer.

L’enseignant ou le parent peut formuler les sentiments exprimés par les enfants : si je comprends bien, tu ressens (ou tu as ressenti) de la peur, de la tristesse, de la révolte, de l’injustice, de l’incompréhension, …

  1. Comment faire avec ces émotions ? Pouvoir s’ancrer dans le présent, le corps et la respiration

Nous sommes tous touchés par différentes émotions. Mais ici et maintenant nous sommes ensemble en sécurité. Quelquefois en y repensant, nous pourrons avoir peur. Comment faire ?  

  • Localiser la peur dans le corps et respirer

Où ressentez-vous la peur dans votre corps ?  Au niveau du ventre, de la poitrine ?  Respirons dans ces endroits en inspirant profondément et lors de l’expiration en laissant notre ventre se détendre.  

  • Se recentrer sur ses muscles et libérer les tensions.

« Contractez tout son corps en inspirant profondément par le nez et retenir son souffle quelques secondes puis expirez rapidement par la bouche en relachant tout le corps. Reproduire cet exercie 6 à 7 fois.

  • Visualisez un lieu sécurisant

« Vous allez penser à un endroit où vous vous sentez en sécurité. Un endroit que vous aimez bien, cela peut être votre chambre, ou l’endroit où vous avez passé vos vacances ou dans la maison de quelqu’un de la famille, un endroit où vous vous souvenez que vous vous êtes senti en sécurité.

Si vous ne trouvez pas, vous pouvez imaginer un endroit, comme un paysage, au bord de la plage, ou devant une montagne ou un lac… Est-ce que tout le monde a trouvé un tel endroit ?

*** Vous pensez à cet endroit où vous vous sentez vraiment en sécurité.  C’est peut-être un lieu familier comme votre chambre, un endroit où vous avez été un jour en vacances, ou un endroit où vous aimeriez aller.  Ou c’est peut-être chez quelqu’un….  C’est un lieu où vous êtes tout à fait bien, votre refuge.  Il est en vous ce refuge, cet endroit de sécurité car il suffit d’y penser, de l’imaginer.

Vous respirez avec toute votre attention en visualisant ce lieu sécurisant. Lorsque vous inspirez, vous ressentez cette sécurité, ce sentiment d’être protégé et lors de votre expiration, vous vous détendez. Inspirez ces sensations de sécurité, expirez en laissant le corps se détendre……

 Vous pouvez toujours y revenir à cet endroit, lorsque vous en aurez besoin. Restez encore jusqu’à la fin de l’exercice et ensuite vous emporterez avec vous ce sentiment de sécurité.  Peu importe où vous allez, la sensation de sécurité peut vous accompagner partout comme votre respiration. ***

  • Ecrire ce qui est ressenti ou le dessiner

Autre façon de mettre à distance son ressenti projeté sur une feuille.

  • Un petit scan corporel (support audio)

 

Nos enfants ont de merveilleuses capacités de faire face, nous devons aussi nous même y croire et leur faire confiance. Si néanmoins, votre enfant présente des manifestations anxieuses persistantes, des cauchemars, un changement de comportement, n’hésitez pas à le faire voir par un spécialiste (pédopsychiatre, psychologue).

 

Caroline Roeser, psychiatre 

 

Paroles d'enfants

Paroles d’élèves de CM2 ayant bénéficié du programme du développement des compétences psychosociales PPEPS’cool

de janvier à juin 2017 sur 14 séances hebdomadaires.

« Au début, je pensais que cela me servirait à rien. Maintenant, cela m’aide à mieux dormir et quand je me mets en colère, j’arrive à me calmer vite et aussi quand je suis stressée».  Asma

"Au début, j’étais anxieuse car il y avait des nouvelles personnes. Maintenant, quand je suis en colère ou quand je suis triste, j’arrive à être plus calme". Tasnim

« Cela m’aide à mieux dormir.  Et pendant les vacances, je n’avais pas fait les exercices et j’ai senti que j’arrivais à moins bien dormir ». Benjamin

« Avec les exercices, j’arrive mieux à gérer le stress » Fabien

« Au début, je ne savais pas contrôler la respiration. Et cela me donnait toujours des crampes à l’estomac. Et maintenant avec les exercices, je sais contrôler la respiration et je n’ai plus de crampes et je me sens bien. » Kamalsin

« Dès que je fais des compétitions de judo et de match de handball, je me sens moins stressé. Avec les exercices j’arrive à mieux me concentrer et je n’ai plus la boule au ventre ». Elliot

« Quand je suis en colère, j’arrive mieux à me calmer. Et je crois que les personnes autour de moi ont remarqué un changement ». Héloïse

« Au début, j’étais surprise par les séances. Et après quand ils nous ont appris à gérer notre colère, j’étais moins en colère et j’ai appris à gérer mon stress ». Cémence

« Pour dormir, je mets les mains sur le ventre et je ne me sens plus lourd et j’arrive à mieux dormir ». Rajin

« Cela aide à mieux se concentrer, on est plus attentif, … j’étais plus relaxée dans la journée lorsqu’il y avait les exercices, cela a changé l’ambiance dans la classe…, "Au début, j’étais stressé quand il y avait des évaluations, maintenant cela va mieux "...